"Un Berrichon a Hollywood" par Sabine Blanc (le Berry Republicain - 3 janv. 08)

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"Benjamin Legier travaille a Los Angeles, la ville des stars, comme photographe redacteur dans la plus grande agence photo du monde. Un beau parcours dont il est fier.

"Un Berrichon a Hollywood". Benjamin Legier, alias Soloulou, aurait pu aussi nommer son blog "itineraire d'un Berrichon gate" (voir ci dessous). Son ambition assumee l'a mene du Berry "profond" a Los Angeles et ses stars a tous les coins de grande artere, a seulement vingt-six ans. Et pas pour laver les assiettes desdites stars. Non, Benjamin, photographe redacteur dans la plus grande agence photo du monde, papote avec elles entre deux prises de vue.

"Etre a la hauteur de mes ambitions".

Fils de maraicher primeurs, le jeune homme aux belles dents blanches affutees a grandi a Chateaumeillant dans le Cher. Contrairement au Jacky de la chanson, Benjamin est beau et intelligent a la fois. Et surtout, il a envie de reussir: "J'ai quitte le Berry car je suis assez ambitieux et ne recule pas devant les difficultes. Il aurait ete plus simple de suivre mes amis de lycee en fac a Tours ou une prepa au lycee Pothier". Apres son bac mention bien, il suit donc un an de classe prepa au lycee Lakanal de Sceaux. Brillant dans sa petite province, il finit bon dernier et arreteau bout d'un an, direction l'Ecole francaise des attaches de presse, un sur chemin pour entrer dans le monde de la communication.

La comm', un terrain de jeu ideal pour satisfaire ses aspirations. Il trouve un stage dans la societe americaine Corbis, l'agence photo de Bill Gates, tout en chroniquant dans l'emission Le Set sur Pink TV, la chaine de television cablee gay, alors dans ses heures de gloire. Pendant deux ans, une fois par semaine, il presente des nouvelles technologies et des objets insolites: "J'ai fait le Bonaldi, en quelque sorte", plaisante t il. Parallelement, il grimpe les echelons chez Corbis, de stagiaire, il devient assistant de redaction, puis redacteur. Et enfin, il s'installe aux Etats-Unis en septembre 2006. A sa demande: "Personne ne m'a oblige a partir. J'avais surtout envie de voir du pays, faire de nouvelles rencontres, sortir de la voie a laquelle ta naissance et ton education te predestinent, prendre des risques parfois, s'ouvrir a des mentalites et des cultures differentes. J'ai fait le "choix" d'etre a la hauteur de mes ambitions et de ne pas me mettre mes propres barrieres".

A LA, Benjamin vit le reve hollywoodien dans tous ses cliches: 350 jours de soleil par an, fetes branchees, diner dans des restau non moins branches que frequentent les stars, depart au travail (quand meme...) le matin lunette sur le nez, pour ne pas etre ebloui par le sublime "sunrise"...

A vivre dans ce monde de paillettes, Benjamin ne serait-il pas devenu un tantinet meprisant envers sa famille? Et bien non : en bon fils, il communique regulierement avec ses parents, telephone tous les mercredi, webcam le dimanche matin... Il les a meme convaincus de passer des vacances sur la cote. Pendant deux semaines, il a fait le guide, de Las Vegas a Malibu en passant par Venice Beach. Benjamin a aussi invite son frere en avril, des retrouvailles qu'il raconte sur son blog.

Il n'a pas non plus oublie ses racines: "J'aimerais retrouver a Los Angeles les petits marches du Centre, le fromage de chevre de Monsieur Le Borgne, evoque-t-il. J'ai grandi dans les camions avec mes parents entre les caisses de melons et les cartons de bananes... forcement, tout cela, me manque un peu..." Sa maman l'a meme abonne a l'Echo du Berry.

Sa famille ne se fait pas d'illusions pour autant: pour le moment, leur Rastignac ne retournerait pour rien au monde dans le Berry. L'etang Merlin de son enfance ne saurait rivaliser avec les plages de Malibu...

Sabine Blanc

Le Blog de Benjamin

Par crainte de "devenir un inconnu pour ses proches", Benjamin a cree son blog la veille de son depart. Il montre son quotidien, en comparaison duquel celui du Berrichon moyen peut paraitre, reconnaissons le, un peu terne. Par exemple, il raconte qu'il a du manger du defile de mode pendant neuf jours a l'occasion de la fashion week de New York, trop dure la vie... On trouve aussi des coups de coeur musique (pour le dernier disquedes Thiaulins, on repassera...), cinema..., ou simplement des commentaires sur des evenements comme le Festival de Cannes. Pour la touche "emotion", il relate sur ses proches : le sejour de ses parents, de son frere, l'arrivee de la fille de ses meilleurs amis..."